Funk brésilienne : pourquoi tout le monde en parle (et comment s’en inspirer dans sa musique)
Si vous avez passé un peu de temps sur TikTok, dans des festivals, ou même dans un bar branché récemment, il y a de grandes chances que vos oreilles aient déjà croisé des beats venus tout droit des favelas de Rio. La funk brésilienne — ou funk carioca — s’est glissée partout, et pas qu’au Brésil. Alors qu’elle était longtemps underground, elle est désormais remixée, exportée, adorée… et sacrément inspirante pour les artistes.
Mais c’est quoi exactement, cette funk brésilienne ? Pourquoi ça fonctionne si bien ? Et surtout : comment l’utiliser comme source d’inspiration pour vos propres morceaux ? On vous dit tout.
Un peu d’histoire (promis, c’est pas chiant)
La funk brésilienne, c’est l’enfant turbulent du hip-hop, de la samba, de la house, du Miami bass… et des réalités sociales brésiliennes.
Née dans les années 1980-1990 dans les favelas de Rio de Janeiro, elle est d’abord un outil d’expression des quartiers populaires. Avec ses grosses basses, ses voix hachées et ses samples parfois lo-fi, elle ne cherche pas à plaire à tout le monde — elle raconte une réalité, brute et festive.
Pendant longtemps, le style reste cantonné à une image de “musique de rue” (voire controversée). Et puis petit à petit… le monde s’y intéresse.
Pourquoi ça cartonne aujourd’hui ?
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Parce que ça groove. Fort. La funk brésilienne, c’est un beat irrésistible, syncopé, qui fait bouger sans réfléchir.
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Parce que c’est simple et efficace. Peu d’accords, peu de production superflue. Le rythme d’abord. Et ça fonctionne.
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Parce que c’est adaptable. On la retrouve dans des featurings rap, électro, pop, techno… même Madonna s’y est mise avec Anitta, c’est dire.
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Parce que TikTok adore. Les challenges, les chorés, les boucles courtes, les drops : tout y est pour plaire à l’algorithme.

Quelques artistes qui ont boosté le phénomène
Pas besoin d’être expert·e pour reconnaître certains noms :
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Anitta : véritable ambassadrice internationale du genre, elle mélange funk, pop et reggaeton avec une aisance déconcertante.
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MC Fioti : son tube “Bum Bum Tam Tam” (et sa flûte de Bach remixée) a mis la funk brésilienne sur la carte mondiale.
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Ludmilla, Kevin o Chris, Dennis DJ, MC Don Juan, Tati Zaqui… La liste est longue, les ambiances variées.
À écouter pour se plonger dans l’univers !
L’importance du live : une culture de la scène
Dans la funk brésilienne, le live est roi.
Le style vient de la rue, des sound systems improvisés, des “bailes funk” géants où des centaines (parfois des milliers) de personnes se retrouvent à danser jusqu’au bout de la nuit.
👉 Résultat : même les prods studio gardent cette énergie brute du live, avec des voix criées, des basses qui cognent, et un tempo souvent très rapide.
À retenir si vous êtes artiste : même si vous composez dans votre chambre, pensez à ce que votre son donnera sur scène. La funk brésilienne, ça ne s’écoute pas, ça se ressent.
Comment s’en inspirer dans vos propres morceaux ?
Pas besoin d’être brésilien ou DJ pour piocher quelques éléments dans ce style ultra-riche. Voici quelques pistes concrètes :
Le rythme avant tout
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Tempo rapide (souvent entre 130 et 150 BPM).
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Beat syncopé avec des percussions très présentes (tambours, samples de caisse claire, clap ultra secs).
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N’hésitez pas à mixer des batteries électroniques avec des sons plus “bruts” type percussions de rue.
💡 Astuce : commencez par un loop très simple de 2 ou 4 mesures. Une base rythmique solide suffit souvent à faire danser.
Des voix hachées, samplées, transformées
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Paroles simples, parfois scandées.
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Vocals découpés, pitchés, retravaillés avec des effets (auto-tune, reverb, disto).
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Les voix sont un instrument à part entière.
➡️ Vous pouvez même sampler votre propre voix en boucle pour créer un refrain accrocheur.
Un mix lo-fi… volontaire
Pas besoin d’une prod hyper léchée. Certains tubes de funk brésilien ont été faits avec des moyens très simples :
boîte à rythme, samples récupérés, voix enregistrée sur dictaphone — et pourtant, ça explose.
⚠️ Attention quand même à la frontière entre “brut” et “brouillon” : testez votre son sur différentes enceintes pour garder un bon équilibre.
Fusionner les genres : go freestyle
La vraie force de la funk brésilienne, c’est sa capacité à se mélanger. On l’a vue se combiner avec :
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de la techno (Baile Techno)
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du rap (très fréquent en France et au Brésil)
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de l’afrobeat
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de la pop
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du reggaeton…
Rien ne vous empêche d’ajouter une basse funk sur un morceau indie, ou un beat brésilien dans un titre électro. Au contraire : ça crée la surprise.
Et maintenant, à vous de jouer
Pas besoin d’imiter, ni de se déguiser en MC carioca : l’idée, c’est de s’inspirer librement. De garder l’énergie, la liberté, le sens du rythme. D’expérimenter, d’oser.
Et surtout, de penser au live. Car si la funk brésilienne a conquis le monde, c’est parce qu’elle n’est jamais restée figée dans un ordi. Elle vit, elle transpire, elle crie, elle danse.
Alors… vous lui faites une place dans votre prochaine prod ?

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